SUIVI DES RISQUES CÔTIERS ET SOLUTIONS DOUCES AU BÉNIN, SÉNÉGAL ET TOGO
RÉSUME EXÉCUTIF
Contexte et enjeux
Le recul du trait de côte observé sur de nombreux littoraux d’Afrique de l’Ouest découle de facteurs divers, naturels, liés au changement climatique mais aussi d’origine humaine. En effet, l’artificialisation et l’urbanisation croissante des façades littorales, la dégradation des écosystèmes naturels côtiers (infrastructures vertes), l’extraction de matériaux marins ou encore la multiplication des barrages et retenues d’eau, qui limitent les apports sédimentaires sur ces littoraux fragiles, concourent à aggraver les situations de risque observées et les menaces pesant sur les biens et la sécurité des populations.
Conscient de l’impact croissant des risques côtiers les onze pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ont affirmé, en 2011, leur volonté de mettre en commun leurs moyens pour la création d’une Mission d’Observation du Littoral Ouest Africain (MOLOA) dont la coordination régionale est assurée par le Centre de Suivi Ecologique (CSE), basé à Dakar.
En 2015, afin de répondre aux demandes des pays de la région et consciente des besoins en investissements multisectoriels pour faire face aux risques côtiers, la Banque mondiale a engagé le programme régional WACA (West Africa Coastal Areas) d’assistance technique au développement durable du littoral d’Afrique de l’Ouest, visant la lutte contre l’érosion et les inondations côtières.
Une implication et des contributions d’autres partenaires techniques et financiers ont été sollicitées. C’est notamment le cas de la France qui, suite à la 21ème COP de la CCNUCC, s’est engagée, auprès de la Banque mondiale, à travers un arrangement administratif signé le 21 avril 2016, à contribuer aux efforts dans le secteur. Suite à quoi, le MEEM a signé une convention avec quatre établissements publics français (SHOM, IGN, BRGM, CEREMA) pour une contribution aux initiatives du programme WACA et mettra à disposition un assistant technique auprès de la WB en appui au programme.
La contribution du FFEM s’inscrit dans ce cadre, avec un projet qui s’intègre au programme WACA de la Banque mondiale, qui est en complémentarité avec ces autres types d’implication française et qui a été construit en continuité des initiatives mises en œuvre dans la région depuis 2007 pour faire face aux risques côtiers.
Objectifs
Le projet « Solutions douces et suivi des risques côtiers au Bénin, Sénégal et Togo» combine un renforcement ciblé des compétences des acteurs clés de la gestion des risques littoraux au Bénin au Sénégal et au Togo avec des activités démonstratives de terrains de mise en place de solutions douces, sur des sites pilotes, tout en valorisant l’expertise française.
Il vise à la fois (i) à consolider et pérenniser les avancées des mécanismes d’observations du littoral, aux niveaux régional et national, pour influencer les politiques publiques sur les questions de risques côtiers et de gestion des espaces littoraux mais aussi (ii) à engager une série d’activités de terrain, pilotes, de mise en œuvre de solutions douces de protection des côtes.
Contenu du programme
Le projet est construit autour des quatre composantes, complémentaires, suivantes :
- Composante 1 : Appui au fonctionnement de la MOLOA, de ses partenaires et renforcement de ses moyens (non financée par le FFEM)
- Composante 2 : Production de données relatives à la compréhension des risques littoraux et renforcement des compétences de la MOLOA, de ses partenaires et des organes de gouvernance
- Composante 3 : Echange d’expérience et actions pilotes pour l’adaptation et la réduction des risques côtiers (méthodes douces)
- Composante 4 : Communication, capitalisation et échanges scientifiques
Le projet a pour ambition de démontrer, notamment avec l’appui de l’expertise française dans le domaine, que des solutions douces sont pertinentes pour lutter contre et s’adapter aux risques côtiers. Plusieurs actions pilotes seront ainsi mises en œuvre dans le cadre de la Composante 3 :
- Au Bénin : Solutions douces pour l’adaptation aux risques littoraux sur le secteur de l’embouchure du fleuve Mono (Grand Popo) ;
- Au Sénégal : Solutions douces pour l’adaptation aux risques littoraux sur le secteur de l’embouchure du fleuve Sénégal : AMP de Saint-Louis et village de Pilote Barre ;
- Au Sénégal : Mise en place d’un ouvrage de protection léger contre l’érosion côtière et boisement de 6 ha au niveau de l’AMP de Sangomar ;
- Au Sénégal : Assistance pour le retrait stratégique du quartier des pêcheurs de la ville de Bargny, menacé par l’érosion ;
- Au Togo : Mise en œuvre d’un panel de solutions douces pour la prévention contre les risques littoraux entre les villages d’Agbodrafo et de Gbodjomé.
Pour ce qui concerne le Bénin, c’est la composante 3 qui sera mise en œuvre.